dimanche 29 juin 2025

SERMON DE MGR ZENDEJAS AU COUVENT DOMINICAIN D'AVRILLÉ

Cher Monseigneur. Chers Pères, Frères, Sœurs,

Mes chers Amis, un prêtre catholique est un autre Christ qui transmet la grâce in Persona Christi. Et Jésus-Christ “ a fait de nous un royaume, des prêtres pour Dieu son Père à lui gloire et l’empire pour les siècles des siècles. Amen”


En vérité, le Sacré-Cœur de Jésus doit être honoré aujourd’hui dans la gloire et l’empire lors de Sa fête liturgique, en particulier à la occasion de l’augmentation du nombre des prêtres pour Dieu. La divine Providence nous rassemble pour accomplir cette cérémonie en acte de réparation pour les péchés commis contre Lui.


Pourquoi? Parce que Notre-Seigneur a aussi demandé honneur et réparation à sainte Marguerite-Marie Alacoque à Paray-le-Monial, le 16 juin 1675. Ses paroles résonnent encore dans le monde moderne: “Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes qu’il n’a rien épargné jusqu’à s’épuiser et se consumer pour leur témoigner son amour; et pour reconnaissance Je ne reçois de la plupart que des ingratitudes, par leurs irrévérences et leurs sacrilèges… Je te promets que Mon Cœur se dilatera pour répande avec abondance les influences de Son Amour divin sur ceux qui L’honoreront et Le feront honorer.” (2) Une fois encore, le 17 jin 1689, Notre-Seigneur insista sur le fait d’honorer et de réparer auprès de sainte Marguerite-Marie, par Son commandement à Louis XIV, roi de France: il aurait dû consacrer la France au Sacré-Cœur de Jésus et placer l’image de Son Cœur sur l’étendard royal. Mais la réponse du roi fut une ingratitude et une irrévérence manifestées. La Révolution française prit le dessus en proclamant les Droits de l’Homme. Louis XVI fut par conséquent dépouillé de sa royauté, arrêté le 13 août 1792; lui seul récita une consécration personnelle au Cœur de Jésus-Christ derrière les barreaux de sa prison en 1793, quelques jours avant que sa tête ne tombe sous la sentence de mort à la guillotine. Pourtant, Dieu inspira dans la région de la Vendée quelques braves clercs et laïcs qui honorèrent publiquement le Sacré-Cœur de Jésus en portant sur leur scapulaire blanc l’image du Sacré-Cœur, offrant leur sang jusqu’à la mort ; ils donnèrent véritablement témoignage de l’Amour divin avec ce cri de guerre : Dieu le Roi !


Depuis lors, l”Église catholique a transmis à travers le monde les cinq demandes de Notre-Seigneur pour L’honorer, à savoir : la proclamation de la fête du Sacré-Cœur ; la dévotion du premier vendredi du mois ; la veillée d’adoration du jeudi au premier vendredi ; l’Heure Sainte de réparation ; et l’intronisation du Sacré-Cœur de Jésus, comme Roi Souverain, dans nos demeures, nos œuvres et nos nations. Nous sommes donc simplement ici pour continuer la même croisade pour Dieu le Roi. Dans le même esprit, Mgr Lefebvre poursuivit une Croisade sacerdotale pour la Messe en latin, expression de la Royauté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Roi de toutes les nations en matière de foi et de mœurs. (3) 


Il me semble qu’après la mort de Monseigneur, la position doctrinale de la FSSPX a été établie uniquement sur les questions relatives à la Messe Traditionnelle en latin et à la régularisation canonique avec les autorités romaines de l’Église conciliare, et maintenant synodale. Aussi, il me semble que par souci de politiquement correct elle a négligé l’enseignement public de la Royauté sociale du Christ. Nous ne sommes donc pas sur la même ligne doctrinale que la FSSPX, ni pour professer publiquement le Règne social de Notre-Seigneur Jésus-Christ, ni pour appliquer la juridiction déléguée ou suppléée, en ce qui concerne les sacrements de Pénitence et de Mariage, ni pour la question des consécrations épiscopales.


Néanmoins, nous devons consacrer ces candidats aux saints ordres, et chacun de nous, dans l’esprit vendéen, en acte de réparation pour l’ingratitude et les sacrilèges actuellement perpétrés contre le Sacré-Cœur de Jésus-Christ, Qui est l’image du Dieu invisible (4), le Fils du Dieu vivant. (5) Remarquons aussi la raison d’être de cette consécration au Sacré-Cœur de Jésus, comme Roi Souverain : c’est de restaurer l’État catholique – comme le président Gabriel Garcia Moreno l’a fait en Équateur, et comme  le cardinal Pie l’a demandé à l’empereur Napoléon III, mais ce dernier n’a pas voulu le faire - par la profession de foi dans les familles catholiques grâce à l’intronisation pour L’honorer. 


Sous quelles conditions devons-nous L’honorer ? 


Dans les conditions de l’ORDRE SOUHAITÉ PAR DIEU, établi par Lui-même dans la Création, la Rédemption et la Sanctification du genre humain. Il va sans dire que l’élément essentiel de l’Ordre de Dieu est de tout restaurer en Jésus-Christ, au milieu des ténèbres du monde moderne, par un ministère sacerdotal sacré.


Dans cette perspective, Léon XIII était convaincu que les commandements du Sacré-Cœur de Jésus étaient comme le Labarum du Salut pour le genre humain : “Il faut donc avoir recours à Lui, qui est la Voie, la Vérité et la Vie. Nous nous sommes égarés : il faut revenir dans le droit chemin. Les ténèbres ont envahi les esprits : il faut dissiper cette obscurité par la lumière de la vérité. La mort s’est emparée de nous : il faut saisir la vie. Alors enfin il sera possible de guérir tant de blessures, alors tout droit reverdira dans l’espoir de retrouver son ancienne autorité…. lorsque tous accepteront avec empressement l’empire du Christ, lui obéiront, et toute langue confessera que le Seigneur Jésus-Christ est dans la gloire de Dieu le Père (Ph 2,11).”  (6) 


Ainsi, les trente encycliques de Léon XIII sont une pierre angulaire pour la défense des principes catholiques, non seulement pour les citoyens et les familles, mais aussi pour toutes les nations. Afin d’éviter toute incompréhension avec le monde moderne, il insista particulièrement sur les enseignements doctrinaux de saint Thomas d’Aquin : « Nous Vous exhortons, de la manière la plus pressante, et cela pour la défense et l'honneur de la foi catholique, pour le bien de la société, pour l'avancement de toutes les sciences, à remettre en vigueur et à propager le plus possible la précieuse doctrine de saint Thomas. » (7) 


Saint Thomas est véritablement une source authentique du catholicisme. Il a magistralement centré le sacrement de l’Ordre dans le sacrement de la Sainte Eucharistie. C’est pourquoi AUCUN ORDRE SACRÉ N’EST CONFÉRÉ EN DEHORS DE LA CÉLÉBRATION DE LA MESSE (8), car la puissance du sacrement de l’Ordre est ordonnée soit à la consécration de la très sainte Eucharistie, soit à un ministère qui s’y rattache.  


Comment donc discerner une vocation sacerdotale ?  


Par l’inclination du candidat à servir le ministère divin, et par l’APPEL d’un Évêque, autorité de Dieu, qui appelle formellement le candidat à ce ministère, comme le sont aujourd’hui présentés ces candidats par leurs supérieurs religieux authentiquement légitimes. 


Avant tout, un Évêque a appelé ces candidats qui ont été promus à recevoir la tonsure cléricale ou monastique, qui n’est pas un ordre mais un prélude aux Saints Ordres, car selon saint Grégoire : SERVIR DIEU, C’EST RÉGNER. Or, la couronne est le signe de la royauté… Il convient que ceux qui se consacrent au ministère divin soient tonsurés en forme de couronne, à la fois par la forme, puisqu’elle est circulaire… et par la perfection ; et ceux qui sont appelés au service divin acquièrent une dignité royale et doivent tendre à la perfection dans la vertu. (9) En outre, un Évêque, en conférant les Ordres, accomplit deux choses : il prépare les candidats à la réception des Saints Ordres, et il leur confère le pouvoir d’Ordre; Il les prépare en les instruisant sur leurs fonctions respectives, afin de les disposer à recevoir le pouvoir sacré. (10) 

Une seconde considération est que le pape Pie XII a établi, avec autorité et détermination apostoliques, une Constitution apostolique sur le sacrement de l’Ordre : (11) 

“…. La Traditio Instrumentorum n’est pas nécessaire à la validité des Ordres sacrés du diaconat, du sacerdoce et de l’épiscopat… Quant à la matière et à la forme dans la collation chacun de ces Ordres;” elles sont les suivantes: ‘pour l’ordination au diaconat, la matière est l’imposition de la main de l’évêque, la seule prévue dans le rite de cette ordination. La forme est constituée par les paroles de la Préface…’ 

Dans l’Ordination sacerdotale, la matière est la première imposition des mains de l’évêque, celle qui se fait en silence, et non pas la continuation de cette même imposition qui se fait en étendant la main droite, ni la dernière imposition accompagnée de ces paroles : ‘Accipe Spiritum Sanctum’… Et la forme est constituée par les paroles de la Préface… 

Dans la consécration épiscopale, la matière est l’imposition des mains faite par l’évêque consécrateur. La forme est constituée par les paroles de la Préface…”


C’est pourquoi, cher diacre, vous serez ordonné prêtre afin de conduire les fidèles, par la prédication et l’administration des sacrements, selon l’ordre de Dieu, vers le Royaume de Dieu sur la terre comme au ciel. Vous devez également une profonde reconnaissance à Monseigneur Marcel Lefebvre, car il a préservé le sacerdoce catholique dans sa perpétuelle intégrité, non seulement en rendant témoignage à la Vérité par sa compréhension théologique, mais aussi par sa sagesse doctrinale dans la liturgie romaine, comme il avait coutume de répéter : “Lex Credendi, Lex Orandi.”  


À mon tour, je me sens profondément redevable à Mgr Richard Williamson pour avoir transmis la succession apostolique dans l’épiscopat, afin que je puisse être ici aujourd’hui. Permettez-moi de mentionner une analogie tirée de l’exemple des Maccabées, en rapport avec le zèle et le succès de Mathathias: “Mes fils, soyez pleins de zèle pour la Loi [de Dieu], et donnez vos vies pour l’alliance de vos pères.” (12)  Si l’on peut dire que Mgr Lefebvre a suscité le zèle et permis le succès du maintien de la Tradition catholique au sein de l’Église, à la manière d’un Mathathias du XXᵉ siècle: alors, on pourrait également dire que, malgré ses controverses Monseigneur Williamson avec le courage de Judas Maccabée, à la manière d’un successeur dans la lignée épiscopale des Maccabées, a su, par la vigueur de sa voix et la solidité de sa plume, transmettre le même esprit de croisade que l’Archevêque. Par ses interventions et ses écrits, il a poursuivi cette œuvre avec fidélité.  Voilà, la cérémonie d’aujourd’hui brille ainsi en leur mémoire ! 


Ainsi, un prêtre catholique, en tant qu’autre Christ, transmet essentiellement la grâce pour le Royaume de Dieu sur la terre comme au ciel. Dans cette perspective, considérons cinq moments liturgiques du Pontifical Romain [édition de 1962], utilisé par Monseigneur Lefebvre pour conférer le sacrement de l’Ordre, en les comparant aux innovations introduites dans le nouveau rite d’ordination : 

1).- Après l’IMPOSITION DES MAINS en silence, suit la Préface récitant la FORME: “Donnez, nous vous en supplions, Père tout-puissant, à votre serviteur ici présent la dignité du sacerdoce ; renouvelez dans son cœur l’esprit de sainteté, afin qu’il exerce cette onction du second Ordre [de la hiérarchie] que vous lui confiez et que l’exemple de sa vie corrige les mœurs.” 

En prononçant ces paroles, l’évêque qui confère l’ordination tient sa main droite étendue. Ainsi, par la combinaison de ces mots et de ce geste, nous savons exactement à quel moment le diacre est ordonné prêtre. En recevant ce pouvoir d’en-haut, les prêtres appartiennent à un ordre hiérarchique, car ils opèrent les sacrements in Persona Christi. Vous, diacres, serez toujours heureux que nous n’utilisions pas le nouveau rite d’ordination, qui dit qu’un prêtre est fait “collaborateur de l’ordre des évêques”. Il s’agit là, assurément, d’une expression très ambiguë, en contraste avec la clarté et la précision du rite Romain. 

2).- BÉNÉDICTIONS : “Seigneur, daignez consacrer et sanctifier ces mains par cette onction et notre bénédiction. Ainsi soit-il. Afin que tout ce qu’elles béniront soit béni, et que tout ce qu’elles consacreront soit consacré et sanctifié au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Ainsi soit-il.” 

Cependant, dans le nouveau rite, ces paroles ont été éclipsées : elles ont été complètement supprimées, et l’on dit simplement : “Que le Seigneur Jésus-Christ, que le Père a oint par l’Esprit Saint et par la puissance, te garde, afin que tu sanctifies le peuple chrétien et que tu offres à Dieu le sacrifice.” Ainsi, les mains du prêtre ne sont même pas mentionnées, ni leur pouvoir de bénir, de sanctifier et de consacrer. 

3).- Après l’ONCTION DES MAINS avec l’huile des catéchumènes, les mains du prêtre sont enveloppées d’une bande de lin. L’Évêque présente alors un calice contenant du vin et de l’eau, la patène avec une hostie y étant posée. Puis l’Évêque scelle les mains du prêtre par la prise de ses doigts oints, afin de lui transmettre le pouvoir de dire la messe, en disant: “Recevez le pouvoir d’offrir le sacrifice à Dieu, et de célébrer la messe pour les vivants ainsi que pour les morts. Au nom du Seigneur. Ainsi soit-il.” 

En tant que prêtres, nous possédons le pouvoir insondable de célébrer la messe et de changer par la transsubstantiation le pain et le vin en le Corps, le Sang, l’Âme et la Divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ ! Mais dans le nouveau rite, l’évêque se contente de dire : ‘Recevez l’offrande des fidèles à présenter à Dieu. Comprenez ce que vous faites, imitez ce que vous accomplissez, conformez votre vie au mystère de la croix du Seigneur.’ 

4).- Après la SAINTE COMMUNION, l’Évêque impose ses deux mains sur la tête du prêtre et dit:“Recevez l'Esprit Saint : les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez, et ils seront retenus à ceux à qui vous les retiendrez.” Puis il déploie la chasuble. Ensuite, le prêtre place ses mains jointes dans celles de l’Évêque, qui dit : “Me promettez-vous, ainsi qu’à mes successeurs, respect et obéissance ?”  L’Évêque scelle ainsi la fidélité du prêtre à l’autorité épiscopale, puis le prêtre répond : PROMITTO. Dans le nouveau rite, cette partie est complètement omise. Il n’y a aucun équivalent, et aucune déclaration explicite n’est faite pour conférer le grand pouvoir de remettre les péchés. 

5).- Enfin, dans le rite Romain, un prêtre devait réciter, devant le tabernacle, la Profession de foi et le serment antimoderniste : “J’accepte et j’embrasse fermement les Traditions des Apôtres et toutes les autres Traditions de l’Église, ainsi que toutes ses observances et ses règlements… De plus, je maintiens et professe, sans hésitation, tous les autres enseignements des Conciles généraux, spécialement du très saint Concile de Trente et du premier Concile œcuménique du Vatican… Je condamne, rejette et anathématise toutes les opinions contraires et toutes les hérésies… Ainsi, je promets, je fais vœu et je jure… de tenir et de professer cette Foi entière et sans tache… jusqu’à mon dernier souffle, et d’en instruire tous ceux qui seraient confiés à ma charge. Que Dieu me vienne en aide, et ces saints Évangiles que je touche maintenant.” 


C’est pourquoi un prêtre catholique est très puissant lorsqu’il célèbre la messe traditionnelle en Latin, ainsi que lorsqu’il remet les péchés, parce qu’il respecte l’Ordre de Dieu : il n’y a pas d’autre nom par lequel on puisse être sauvé : Jésus-Christ. Voici l’Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde. 


Il est impératif de dire qu’un prêtre ordonné selon le rite romain doit prier pour le Pontife romain. Mgr Lefebvre croyait que la primauté du pontificat romain a toujours été un principe fondamental de la constitution de l’Église. Face au conflit entre l’autorité romaine et la foi catholique, Monseigneur a maintenu un équilibre entre deux extrêmes, pour ainsi dire, entre le schisme [Sede-vacantism] et l’hérésie [Modernism]. En outre, certains prêtres désirent être ordonnés selon le rite romain, peut-être attirés extérieurement par les cérémonies liturgiques et les ornements, ou par la beauté de l’exposition des soutanes, mitres ou barrettes, mais la question de prier pour le Pontife romain est reléguée au second plan. “Simon, Simon, fais attention…Mais moi, j’ai prié pour toi, pour que la foi ne vienne pas à te manquer. Et toi, le jour où tu serras revenu à moi,  fortifie tes frères. (Luc. 22, 32)” 


Est-il possible qu’un prêtre puisse éprouver la perte de son identité sacerdotale?  


Malheureusement, un prêtre peut perdre son identité sacerdotale, par example à cause d’un conflit entre l’autorité et la vérité. C’est pourquoi beaucoup de fidèles se trouvent confrontés au dilemme de croire ou non à la validité de l’ordination d’un prêtre ordonné selon le nouveau rite d’ordination. 

Mgr Lefebvre a commenté, selon son point de vue personnel, la raison d’une telle crise au sein de l’Église. Il a fait référence à certains événements mondiaux exceptionnels : la Première Guerre mondiale, la Seconde Guerre mondiale, la Troisième Guerre mondiale. “Les désastres accumulés par ces trois guerres, et spécialement la dernière, sont incalculables dans le domaine des ruines matérielles, mais bien plus encore spirituelles. Les deux premières ont préparé la guerre à l’intérieur de l’Eglise en facilitant la ruine des institutions chrétiennes et la domination de la Franc-Maçonnerie, devenue si puissante qu’elle a pénétré profondément par sa doctrine libérale et moderniste les organismes directeurs de l’Église. … une haine diabolique… Ce n’est pas de l’orgueil et de la suffisance que de dire que Dieu dans sa miséricordieuse Sagesse, a sauvé l’héritage de son sacerdoce, de sa grâce, de sa révélation, à travers ces deux évêques [Mgr Lefebvre et Mgr de Castro Mayer]. Ce n’est pas nous qui nous sommes choisis, mais Dieu qui nous a guidés dans le maintien de toutes les richesses de son Incarnation et de sa Rédemption. Ceux qui estiment devoir minimiser ces richesses et même les nier ne peuvent que nous condamner, ce qui ne fait que confirmer leur schisme d’avec Notre-Seigneur et son Règne, par leur laïcisme et leur œcuménisme apostat. … ils contribuent officiellement à la révolution dans l’Église et à sa destruction.” (13) 


Parce que le nouveau rite d’ordination exprime d’une manière différente ce qu’est un prêtre, il exige de lui une nouvelle façon de prier publiquement. En conséquence de ces innovations, la nouvelle messe est le symbole d’une image de une Nouvelle Foi. Cette manière moderne s’accorde avec la mentalité de l’homme moderne, qui accepte la pluralité des religions (14) en rejetant le Règne social de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Assurément, l’Église synodale du Pape François accepte un idéal démocratique dans l’idée fondamentale de l’homme moderne : le pouvoir vient de l’assemblée, de sorte que l’autorité réside dans le peuple et non en Dieu. C’est pourquoi la nouvelle messe est une force motrice pour un Nouvel Ordre Mondial : l’homme voulant devenir dieu, afin de construire un monde meilleur. Nous ne devons donc jamais transiger avec la nouvelle messe, car elle est l’expression d’une idéologie entièrement nouvelle. 


D’un côté, elle est représentée sur le billet américain d’un dollar, à l’intérieur d’un cercle, sur la face arrière à gauche. On y voit une pyramide faite de pierres carrées polies s’élevant d’un grand champ non cultivé, signifiant que la pyramide est une nouvelle humanité, les pierres polies sont des hommes transformés par le Grand Architecte de l’Univers, symbolisé par un œil ouvert enfermé dans un triangle, avec au-dessus « Annuit Coeptis » [Il approuve cette entreprise], à la base « MDCCLXXVI » [1776], et en dessous « Novus Ordo Seclorum » [Nouvel Ordre des siècles]. En vérité, le Nouvel Ordre Mondial est l’amour de l’homme voulant devenir dieu, au point de mener une GUERRE contre Jésus-Christ, comme l’a dit saint Augustin à propos des deux amours qui fondent deux cités, mais la cité de l’homme est vouée à la ruine et à la destruction.  


D’un autre côté, le temps nous dira comment le pape américain récemment élu s’engagera dans le conflit entre l’autorité romaine et la Vérité divine. Nous devons prier pour lui, car Notre-Dame à Fatima a dit à Lucie que sa mission était de prier pour le pape. 


Comme les faits l’indiquent, Léon XIV se  montre une personne systématique dans l’action, avec une manière flegmatique de penser, entre lesquelles existe une influence profonde et manifeste de son mentor religieux de Chicago (États-Unis), le cardinal Joseph Bernardin, dont les actes ne suscitent guère d’éloges.   

À travers les sermons ou les discours de Léon XIV, ses conclusions aboutissent à une synthèse issue d’une thèse et d’une antithèse : ni trop libéral pour paraître progressiste, ni trop conservateur pour paraître traditionaliste. En fait, ce sont le matérialisme dialectique de Karl Marx, tout comme les principes de l'éthique cohérente d’Emmanuel Kant en matière de moralité des actions humaines, qui imprègnent la pensée du Souverain Pontife. (15) Encore une fois, seul le temps le dira, mais prions pour lui, afin qu’il s’écarte de la ligne suivie par le dernier pontificat, en particulier en ce qui concerne l’interprétation des quatre péchés qui crient vengeance devant Dieu, c’est-à-dire ceux qui ne seront pas pardonnés par Dieu, à moins que l’on ne s’en repente : l’usure (16), l’homosexualité (17), l’oppression des veuves et des orphelins (18), et la rétention du salaire des travailleurs. (19)  


Concluons en lisant cette brève lettre de Mgr Lefebvre au Pape Paul VI, (20) afin de nous encourager à continuer fidèlement la croisade que Monseigneur a lancée pour la défense de la foi et de la Messe Traditionnelle dans l’Église catholique : 


“Très Saint-Père, daignez manifester votre volonté de voir s’étendre le règne de Notre-Seigneur Jésus-Christ en ce monde, en restaurant le droit public de l’Église :

- en rendant à la liturgie toute sa valeur dogmatique et son expression hiérarchique, selon le rite latin romain consacré par tant de siècles d’usage,

- en remettant en honneur la [Bible] Vulgate,

- en redonnant aux catéchismes leur vrai modèle, celui du Concile de Trente.


Ce faisant, Votre Sainteté restaurera le sacerdoce catholique et le règne de Notre-Seigneur Jésus-Christ sur les personnes, sur les familles et sur les sociétés civiles. 

Elle rendra leur juste conception aux idées falsifiées devenues les idoles de l’homme moderne : la liberté, l’égalité, la fraternité, la démocratie, à l’exemple de ses prédécesseurs. 

Que Votre Sainteté abandonne cette néfaste entreprise de compromission avec les idées de l’homme moderne, entreprise qui tire son origine d’une entente secrète entre de hauts dignitaires de l’Église et ceux des loges maçonniques, dès avant le Concile. 


Persévérer dans cette orientation, c’est poursuivre la destruction de l’Église. Votre Sainteté comprendra aisément que nous ne pouvons collaborer à un si funeste dessein, ce que nous ferions si nous consentions à fermer nos séminaires. Que l’Esprit-Saint daigne donner à Votre Sainteté les grâces du don de force, afin qu’elle manifeste par des actes non équivoques qu’elle est vraiment et authentiquement le successeur de Pierre proclamant qu’il n’y a de salut qu’en Jésus-Christ et en son épouse mystique, la sainte Église catholique et romaine.”


Nous confions ces paroles à Notre-Dame sous l’invocation de la Médaille Miraculeuse, la médaille qui honore le Sacré-Cœur de Jésus à travers Son Cœur douloureux et Immaculé.



Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.


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(1).- Apoc. 1, 6

(2).- Autobiographie de Sainte Marguerite-Marie Alacoque.

(3).- Mgr Lefebvre, Sermon des 50 ans de sacerdoce, 23 septembre 1979.

(4).- Coloss. 1, 15

(5).- Matth. 16, 16

(6).- Annum Sacrum, 25 mai 1899.

(7).- AETERNI PATRIS, 4 août 1879. [Quelques années plus tard, le Code de Droit Canonique de 1917 prescrivit au canon 589 au moins quatre ans de formation sacerdotale suivant l’enseignement de saint Thomas ; et le canon 1366 §2 exige que tous les professeurs enseignent selon la doctrine de saint Thomas.]

(8).- Suppl. Q.40, a.2

(9).- Suppl. Q.40, a.1

(10).- Suppl. Q.37, a.5

(11).- Sacramentum Ordinis, Pie XII, Constitution apostolique, 30 novembre 1947

(12).- 1 Mac. 2,50

(13).- Itinéraire spirituel, Prologue, Mgr Lefebvre

(14).- Sermon de Mgr Lefebvre, 29 juin 1976

(15).- Discours du Card. Prevost, 16 novembre 2023, Université Catholique Saint Toribio de Mogrovejo, Chiclayo, Pérou.

(16).- Exod. 22, 25

(17).- Lév. 20, 13 ; Rom. 1, 26-28

(18).- Exod. 22, 22

(19).- Deut. 24, 15

(20).- Lettre de Mgr Lefebvre au Pape Paul VI, 17 juillet 1976